Le Guide du travailleur autonome

Jean-Benoît Nadeau

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Résumé

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Jean-Benoît Nadeau

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on ...

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on Business –, reçu une...

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on Business –, reçu une trentaine de prix de journalisme et...

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on Business –, reçu une trentaine de prix de journalisme et publié une quinzaine de livres, dont son Guide du travailleur autonome, qui s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Son parcours professionnel et ses conférences l’ont amené à côtoyer des centaines...

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on Business –, reçu une trentaine de prix de journalisme et publié une quinzaine de livres, dont son Guide du travailleur autonome, qui s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Son parcours professionnel...

Jean-Benoît Nadeau a signé au-delà de 1 500 articles et reportages – entre autres pour L’actualité, Le Devoir, Report on Business –, reçu une trentaine de prix de journalisme et publié une quinzaine de livres, dont son Guide du travailleur autonome, qui s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Son parcours professionnel et ses conférences l’ont amené à côtoyer des centaines de...

Extrait

Ma mére a travaille pas, a trop d’ouvrage.
Yvon Deschamps

Chapitre 1

La fin de l’emploi. Naître en affaires
Qu’est-ce qu’un travailleur autonome?
Définition défaitiste: un pauvre type sans job qui s’arrange pour gagner sa vie.
Celui qui croit cela fait fausse route. Le premier client venu le fera travailler pour rien en le laissant espérer obtenir ainsi une job. Le pauvre type qui vit son purgatoire en attendant le salut par la job se condamne à la précarité par sa mauvaise attitude.
Il est très difficile de se départir du réflexe de l’employé. Nous avons tous grandi dans l’idée que l’emploi était le but d’une vie. Il jouit d’un statut tel qu’on le fait miroiter aux enfants: «Étudie si tu veux une job.» La job est même devenue la principale raison d’être de toute une population. Et le sans-patron, s’il n’est pas lui-même un patron ou un professionnel, est vu comme un taré, un délinquant.
Or, soulignons-le, l’idéalisation du boulot salarié est un accident historique récent. Il est impossible d’attribuer une date à l’apparition du premier travailleur autonome pour la simple et bonne raison que l’humanité travaillante est autonome depuis toujours. C’est la condition humaine. Des travailleurs autonomes, il n’y a que ça dans les livres d’histoire: Christophe Colomb était à son compte. Fermiers, commerçants, ouvriers spécialisés, soldats tissent partout le fil des siècles.
C’est une erreur de croire que la prostitution est le plus vieux métier du monde! Jusqu’à une époque récente, personne ne souhaitait être salarié. Cette condition voisine de l’esclavage dérivait de l’incapacité d’être fermier, car on ne peut indéfiniment diviser la terre entre ses 14 enfants puis entre les 14 enfants de chacun d’eux. Quelqu’un défriche, les autres se mettent à son service. Et l’esclave est l’employé ultime dont on n’assure que la subsistance et qui vous appartient en propre. Alors que le travailleur autonome, fermier ou homme de métier – scribe, cordonnier, maréchal-ferrant – est libre et possède en plus son mode de production, ses outils, voire ses esclaves!
L’emploi tel qu’on l’entend de nos jours – signe de statut, protégé par les lois, convoité et désirable – appartenait à une élite de fonctionnaires jaloux de leurs privilèges. Ils étaient nombreux à Rome, en Égypte (les scribes) et dans l’Église, première multinationale à offrir la sécurité d’emploi jusqu’à la fin de vos jours et le paradis jusqu’au Jugement dernier.
Mais la notion d’emploi pour tous est toute récente. Au début du XIXe siècle, la révolution industrielle a provoqué une augmentation sans précédent de la population non agricole, donc employée, réduite à des conditions misérables. Pour des raisons davantage politiques qu’humanitaires, ces individus ont acquis des droits, dont celui de voter et celui de légiférer. Henry Ford a été l’un des premiers industriels à comprendre que s’il ne partageait pas sa richesse avec ses employés (en leur versant de gros salaires), ce serait la révolution. Tout le XXe siècle est l’histoire de gouvernements et de compagnies qui achètent la stabilité politique et sociale en protégeant l’emploi.
La crise actuelle de l’emploi n’est qu’un retour du balancier. Les machines sont plus efficaces que jamais. L’État a moins d’argent pour le pain et les jeux des citoyens. Et les financiers, qui ne sont plus tenus d’investir dans leur pays, créent de l’emploi ailleurs, là où il leur coûte moins. Les emplois d’ici se précarisent. Si bien que plus de gens doivent se lancer à leur compte pour assurer leur subsistance et leur sécurité. Et on se rappelle des plus vieux métiers du monde…

Thèmes et genres
ISBN 978-2-8903-7908-4
Date de parution 1997-04-18
Nombre de pages 360 p.
Dimensions 14,0 cm x 21,6 cm

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