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Résumé
Été 67. Le soleil brille sur Boundary Pond, un lac frontalier rebaptisé Bondrée par Pierre Landry, un trappeur canuck dont le lointain souvenir ne sera bientôt plus que légende. Le temps est au rire et à l’insouciance. Zaza Mulligan et Sissy Morgan dansent le hula hoop sur le sable chaud, les enfants courent sur la plage et la radio grésille les succès de l’heure dans l’odeur des barbecues. On croit presque au bonheur, puis les pièges de Landry ressurgissent de la terre, et Zaza disparaît, et le ciel s’ennuage.
PRIX ET DISTINCTIONS:
- Prix littéraires du Gouverneur général 2014 (catégorie « Romans et nouvelles ») - Lauréat
- Prix Saint-Pacôme du roman policier 2014 - Lauréat
- Prix Saint-Pacôme du roman policier 2014 - Coup de coeur du club de lecture
- Prix littéraire des collégiens 2015 - Finaliste
- Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec - Oeuvre de l’année en Estrie 2015 - Lauréat
- Prix Arthur-Ellis 2015 - Lauréat
- Prix Giller 2017 - En nomination
- Prix Le Rivage des Libraires 2017 - Lauréat
- Prix des lecteurs Quais du polar / 20 minutes 2017 - Lauréat
- Grand prix des lectrices Elle 2017 - Finaliste
- Prix SNCF du Polar 2019 - Lauréat
Andrée A. Michaud
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une...
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une écriture évocatrice,...
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers...
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers laquelle le mystère plane et vous enveloppe, vous trouble et vous ensorcelle. Elle est la lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général (Le ravissement, 2001; Bondrée, 2014) et du prix Arthur-Ellis du...
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers laquelle le mystère plane et vous enveloppe, vous trouble et vous ensorcelle. Elle est la lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général (Le ...
Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers laquelle le mystère plane et vous enveloppe, vous trouble et vous ensorcelle. Elle est la lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général (Le ravissement, 2001; Bondrée, 2014) et du prix Arthur-Ellis du roman...
Les enfants étaient depuis longtemps couchés quand Zaza Mulligan, le vendredi 21 juillet, s’était engagée dans l’allée menant au chalet de ses parents en fredonnant A Whiter Shade of Pale, propulsé par Procol Harum aux côtés de Lucy in the Sky with Diamonds dans les feux étincelants de l’été 67. Elle avait trop bu, mais elle s’en fichait. Elle aimait voir les objets danser avec elle et les arbres onduler dans la nuit. Elle aimait la langueur de l’alcool, les étranges inclinaisons du sol instable, qui l’obligeaient à lever les bras comme un oiseau déploie ses ailes pour suivre les vents ascendants. Bird, bird, sweet bird, chantait-elle sur un air qui n’avait aucun sens, un air de jeune fille soûle, ses longs bras mimant l’albatros, les oiseaux d’autres cieux tanguant au- dessus des mers déferlantes. Tout bougeait autour d’elle, tout s’animait d’une vie molle, jusqu’à la serrure de la porte d’entrée, dans laquelle elle ne parvenait pas à introduire sa clé. Never mind, car elle n’avait pas vraiment envie de rentrer. La nuit était trop belle, les étoiles trop lumineuses. Elle avait donc rebroussé chemin, retraversé l’allée bordée de cèdres, puis elle avait marché sans autre but que de s’enivrer de son ivresse.
À quelques dizaines de pieds du terrain de camping, elle s’était engagée dans Otter Trail, le sentier où elle avait embrassé Mark Meyer au début de l’été avant d’aller raconter à Sissy Morgan, son amie de toujours et pour toujours, à la vie à la mort, à la vie à l’éternité, que Meyer frenchait comme une limace. Le souvenir flasque de la langue molle cherchant la sienne en se tortillant avait fait monter un goût de bile acide dans sa gorge, qu’elle avait combattu en crachant, ratant de peu le bout de ses sandales neuves. Esquissant quelques pas maladroits qui lui avaient arraché un fou rire, elle s’était enfoncée dans la forêt. Les bois étaient calmes et aucun bruit n’altérait la quiétude des lieux, pas même celui de ses pieds sur le sol spongieux. Puis un léger souffle de vent avait effleuré ses genoux et elle avait entendu un craquement derrière elle.