Résumé
• En offrant Le Noël des artistes, vous ne faites pas un cadeau, vous en faites deux ! Les droits d’auteur de ce livre ainsi qu’une partie des bénéfices seront versés au Centre maternel et infantile sur le sida de l’Hôpital Sainte-Justine.
• À travers leur plus beau souvenir de Noël, vingt-six artistes québécois vous ouvrent le foyer de leur enfance. L’anecdote est drôle, émouvante ou encore étrange… Et pourquoi pas inattendue?
• Brillamment illustré par des enfants de l’Hôpital Sainte-Justine, ce recueil de contes fera la joie de tous, des tout-petits aux plus grands!
Roch Voisine, Lara Fabian, Robert Charlebois, Ginette Reno, Macha Grenon, Gilles Vigneault, Daniel Lavoie, Carmen Campagne, Marc-André Coallier, Marie Eykel, Claire Pimparé, Jacques L’Heureux, Claude Steben et bien d’autres vous tiendront en haleine et vous feront rêver page après page, au gré de leurs souvenirs de Noël, dans ce recueil de textes unique.
Si cette fête de fin d’année est souvent semblable d’un foyer à l’autre, il est toujours possible de trouver une anecdote pour faire la différence. Cela démarre par une panne de courant… par une tempête dans la campagne québécoise… par une rencontre inimaginable… par un conte de fées auquel on pense… par quelque chose que l’on veut très fort. Pour Jean-Pierre Ferland, c’est un péché inavouable, pour Guy Nadon, une réalité inexplicable et pour Roch Voisine, une bague.
Un instant de réflexion et le visage s’ouvre : les yeux brillent, l’expression se fait plus passionnée et passionnante. L’histoire peut commencer… Mais attention, car au fil de la lecture, la magie nous emmène au pays du père Noël, ce gros bonhomme gentil auquel on croit par envie. Un monde imaginaire où tout devient possible!
Tous les interlocuteurs sollicités ont contribué généreusement à la cause caritative de cet ouvrage : artistes, imprésarios, imprimeur, directeur d’association et, naturellement, auteur.
Marc Deulceux
Première histoire
Le chien de Noël de Yves Beauchemin
Clova était un minuscule village d’Abitibi. Il y avait là une quarantaine de familles perdues en plein cœur de la forêt. On ne pouvait s’y rendre par la route. Il fallait prendre le train ou l’avion. C’était le centre administratif d’une immense région forestière où on s’employait à la coupe des arbres pour alimenter les usines de pâte à papier. Anglophones et francophones y travaillaient pour «la compagnie», qui avait bâti le village et le dirigeait.
L’église y jouait aussi le rôle d’école et de cinéma. C’était un petit bâtiment en bois rond, auquel je pense toujours avec tendresse, car c’est là que j’ai appris à écrire mes premiers mots de français.
Cette année-là, la messe de minuit ne put y être célébrée, car tous les bûcherons des chantiers avoisinants avaient afflué au village pour y assister; l’événement paraissait si important que même les protestants anglophones avaient décidé de se joindre à nous! Après s’être entendu avec le «gérant» du village, le curé annonça donc que la cérémonie se déroulerait dans le nouveau garage de la compagnie. C’était un édifice d’aluminium ultramoderne, d’une hauteur démesurée, qui me faisait l’effet d’une cathédrale, bien qu’à l’époque je n’en eusse encore jamais vue. Il me sembla qu’on aurait pu y empiler des hélicoptères!
On avait tassé la machinerie sur les côtés afin de faire de la place pour les assistants. Une forêt de chaises avait été plantée, devant laquelle on avait improvisé un autel. Quelle messe! Pour la première fois, j’entendis un ténor! J’en avais déjà écouté à la radio, mais cette fois je pouvais en voir un de mes propres yeux! C’était un voisin, ténor de petite église, qui chanta le «Minuit, Chrétiens» devant l’assemblée. Sa voix me laissa bouche bée.