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Résumé
« Dix, quinze fois par jour, je monte sur la balance. Voir l’aiguille reculer dans son petit cadran vitré me donne des ailes. J’aime sentir mes pantalons flotter légèrement autour de ma taille. Insérer ma main entre le tissu et ma peau. Ça crée un espace en moi, une terre vierge où je peux m’inventer. »
Pascale a quatorze ans et un corps qu’elle n’a pas choisi. Un matin, plantée devant le miroir, mâchoire serrée, elle se déclare la guerre. Tandis que son corps s’affine, son univers rétrécit. Le processus de l’anorexie se déploie peu à peu, menaçant bientôt sa vie.
Geneviève Piché
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les ...
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les bibliothèques. ...
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les bibliothèques. Après Seule contre moi, un roman ...
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les bibliothèques. Après Seule contre moi, un roman adolescent criant de vérité, elle aborde de nouveau avec doigté un sujet délicat, la mort et le deuil chez les enfants, dans un roman destiné à un public plus jeune. Elle est l’auteure de trois romans ...
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les bibliothèques. Après Seule contre moi, un roman adolescent criant de vérité, elle aborde de nouveau avec doigté un sujet délicat, la mort et le deuil chez les enfants, dans un roman destiné à ...
Geneviève Piché enseigne depuis plus de vingt ans au primaire et anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les bibliothèques. Après Seule contre moi, un roman adolescent criant de vérité, elle aborde de nouveau avec doigté un sujet délicat, la mort et le deuil chez les enfants, dans un roman destiné à un public plus jeune. Elle est l’auteure de trois romans pour ...
Simon Birch
Je suis nue devant mon miroir. Je tremble. J’ai quatorze ans et je me vois pour la première fois. La chair molle entre les cuisses, les hanches trop larges, le bourrelet au-dessus du pubis. J’examine mes seins. Deux petits amas de graisse ridicules, qui n’ont pas la décence d’être de la même grosseur.
Je détourne la tête. Ferme les yeux. Je revois Carl. La lueur moqueuse dans ses yeux. Je serre les poings. Un picotement soudain dans l’aine. Je résiste, mais ça devient intenable. Mes ongles griffent ma chair, s’acharnent, frénétiques. La tension se relâche d’un coup. Je frissonne. La paume de mes mains remonte sur mes hanches, glisse sur mon ventre, palpe mes seins. Non ! Ça ne peut pas être moi. Je n’ai rien choisi de tout ça.
Je ne sais pas ce qui m’a pris, aussi, de demander à Carl, pendant le cours de musique : « Tu me trouves comment ? » Il me fait souvent rire, mais il ne m’intéresse pas. Il est maigre, je n’aime pas ses yeux. Et puis, il me raconte trop de choses. Des trucs idiots qu’il fait avec ses amis en pensant aux filles qui les font bander. Sarah surtout. La plus belle fille de la classe. Parfois, je m’imagine à sa place. Les gars se retournent sur mon passage, ils sont tous plus ou moins amoureux de moi.
Un moment, j’ai espéré que Carl ne m’ait pas entendue. Mais il s’est penché pour glisser à mon oreille :
— Toi, Pascale ?
Il semblait trouver ma question amusante. Moi, je ne voulais plus connaître la réponse. Heureusement, la cloche a sonné et je me suis dépêchée d’aller ranger ma clarinette. Carl m’a rattrapée et, sous mon chandail, il a pincé ma taille.
— Tu as encore ta graisse de bébé.
Je suis restée pétrifiée. Je l’entendais rire, là-bas, avec ses copains. Lorsque j’ai fini par bouger, le local était presque vide.