Résumé
«C’est le 8 janvier que Karim a fait irruption dans notre vie. Le 8 janvier que tout s’est mis en branle.»
Ainsi commence l’histoire de Karim, une histoire à plusieurs voix et à multiples facettes, qui va de Beyrouth à Montréal en passant par Chlifa, ce village par-delà les montagnes que tentent d’atteindre Karim et Maha, là-bas, au Liban. Là-bas au cœur de la guerre.
Une histoire de quête, de déracinement et d’amitié. Une histoire de vie.
Michèle Marineau
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une...
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une oeuvre dont la qualité a...
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une oeuvre dont la qualité a été maintes fois soulignée....
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une oeuvre dont la qualité a été maintes fois soulignée. Elle a remporté à deux reprises le Prix du Gouverneur général, d’abord en 1988 avec son premier roman, Cassiopée - L’Été polonais, puis en 1993 avec La Route de Chlifa, qui lui a valu la même année le...
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une oeuvre dont la qualité a été maintes fois soulignée. Elle a remporté à deux reprises le Prix du Gouverneur général, d’abord en 1988 avec son premier roman, Cassiopée - L’Été polonais, puis en...
Michèle Marineau sait comme nulle autre allier finesse de l’écriture, profondeur d’émotion et intrigue fouillée dans une oeuvre dont la qualité a été maintes fois soulignée. Elle a remporté à deux reprises le Prix du Gouverneur général, d’abord en 1988 avec son premier roman, Cassiopée - L’Été polonais, puis en 1993 avec La Route de Chlifa, qui lui a valu la même année le prix...
Aux enfants des guerres
Première partie
Catalyse
Montréal, janvier-février 1990
catalyse: n. f. Chim. Modification… d’une réaction chimique sous l’effet d’une substance (V. Catalyseur) qui ne subit pas de modification elle-même.
Petit Robert 1
C’est le 8 janvier que Karim a fait irruption dans notre vie. Le 8 janvier que tout s’est mis en branle.
À vrai dire, personne n’avait remarqué le nouveau avant que Nancy mette le pied dans la classe et s’exclame, avec sa discrétion habituelle:
«Wow! C’est-tu notre cadeau de Noël, ça?»
Tous les regards ont convergé vers «ça», qui était un gars assis dans la dernière rangée, presque au fond de la classe. Puis, dans un silence inhabituel et sous vingt-huit paires d’yeux particulièrement attentifs, Nancy s’est lancée à l’assaut du nouveau.
«Comment tu t’appelles?
— Karim.
— C’est un nom arabe, ça?
— Oui.
— T’es arabe?
— Oui.
— Tu viens d’où?
— Du Liban.
— T’es pas trop trop jasant, hein?»
Nancy a attendu une réponse qui n’est pas venue. Puis, comme elle s’apprêtait à poser une autre question, la voix de Robert s’est fait entendre. Robert, c’est le prof de français, qui venait d’entrer sans qu’on s’en rende compte.
«Évidemment, tout le monde ne peut pas être aussi jasant que Nancy Chartrand. Pas vrai, Nancy?»
Celle-ci a haussé les épaules d’un air désinvolte.
«C’est toi qui dis toujours qu’il faut accueillir les nouveaux avec gentillesse, les intégrer au groupe et tout. Tu devrais être content que je me montre accueillante.
— Content peut-être, étonné sûrement. Il me semble que tu ne manifestes pas toujours autant d’empressement à accueillir les nouveaux.
— Peut-être pas, mais il est beau, lui, au moins…»
Toutes les filles ont approuvé bruyamment. Les gars, eux, ont pris un air dégoûté. «Un ostie d’Arabe, a grommelé Dave. Si c’est ça qui l’excite…»
«Bon, a poursuivi Robert, maintenant qu’on connaît les goûts de Nancy en matière d’hommes, on va peut-être pouvoir commencer le cours. Mais avant, je voudrais souhaiter la bienvenue à Karim. Karim Nakad, c’est bien ça? a-t-il précisé en consultant un petit papier jaune.
— Oui, Monsieur, a répondu celui-ci en se levant, ce qui lui a attiré des rires méprisants de la part de Dave et sa gang.
— Un conseil, a précisé Robert. Reste assis quand tu réponds et appelle-moi Robert. Ça va éviter que certains individus se mettent chaque fois à glousser comme un troupeau de poules émoustillées. O.K.?»
Le nouveau s’est contenté de hocher la tête avant de se rasseoir. Nancy avait raison. Il n’était pas très très jasant.
«Parfait. À présent, si nous reprenions cette règle du participe passé des verbes essentiellement pronominaux que vous avez eu tant de mal à comprendre avant Noël et que vous avez sûrement étudiée tous les jours durant les vacances. Sylvain, dis-moi, qu’as-tu retenu de…»