Manuel de l’entraîneur sportif

PHILOSOPHIE DE L’ENTRAÎNEUR

Être entraîneur peut être à la fois très exigeant et très gratifiant.  Les gens vous observent, vous critiquent et parfois vous louangent. On attend de vous que vous soyez un enseignant, un tacticien, un parent, un psychologue, etc. : vous n’avez presque pas droit à l’erreur. D’ailleurs, dans un tel contexte et devant l’ampleur des exigences, beaucoup d’entraîneurs abandonnent après un certain temps, les attentes externes étant trop élevées.

Vous vous lancez dans l’aventure, en espérant que vous allez connaître une saison merveilleuse : les joueurs vous écoutent et travaillent fort, le climat dans le vestiaire est dynamique et productif, les parents collaborent, etc. Mais que pouvez vous faire pour maintenir cette dynamique en santé ? Comment devez-vous vous y prendre pour éviter d’être confronté aux aspects négatifs : conflits entre les joueurs, des parents insatisfaits, une fiche perdante, etc. ? En fait, avant même de commencer la saison, vous avez une décision importante à prendre : comment allez-vous faire pour atteindre vos objectifs au cours des prochains mois ? Quelles sont les stratégies que vous allez mettre de l’avant ? C’est en majorité à partir de cette réflexion que vous allez donner la «couleur» à votre équipe.

Au fil des ans, on a souvent eu l’occasion d’entendre des entraîneurs qui se perçoivent comme étant axés sur le développement du jeune athlète. Or, développer un jeune, cela implique quoi exactement ? Certains croiront que le fait de s’entraîner six heures par semaine avec des exercices spécifiques devrait être amplement suffisant pour qu’il s’améliore ! Ce n’est pas faux, mais pour que les entraînements soient davantage productifs, il faut obligatoirement y retrouver de l’enseignement. Pratiquer six heures, quand l’athlète a manifestement un défaut technique, ne donnera pas de grand résultat. Au plus, il aura amplifié ce défaut ! Pour qu’un jeune athlète progresse, il faut corriger et améliorer ses habiletés individuelles et tactiques, mais y a-t-il autre chose ?

En éducation, Le Dictionnaire actuel de l’Éducation (1993, p. 340) définit le développement en général comme étant un ensemble de différents paramètre : « le fonctionnement intellectuel, les aptitudes, les intérêts, les habiletés, la personnalité, les styles d’apprentissage ainsi que les développements affectif, moral, perceptuel, psychomoteur et social ». Ainsi, l’entraîneur qui fait le choix de s’engager dans le but de développer de jeunes athlètes doit davantage estimer l’ampleur des interventions qu’il aura à faire auprès d’eux s’il veut atteindre ses objectifs.

Mais que vient faire la philosophie dans la tâche d’un entraîneur ? En fait, la majorité des décisions que l’entraîneur prend, repose sur sa philosophie. La façon dont il aborde ses joueurs provient de ses valeurs, ses croyances, ses principes, ou encore d’un ancien coach qui a marqué son propre développement.

À partir de sa philosophie, l’entraîneur met en place des règles, une discipline, un code de vie, ainsi qu’une façon de travailler pendant les pratiques et les matchs. Ses objectifs sont directement en lien avec ce qu’il souhaite atteindre à la fin de la saison.