Résumé
En 1985, dans le paisible village de Sainte-Rose-du-Nord, une femme aimée et respectée de tous est sauvagement assassinée. Un coupable est tout de suite identifié. En dehors de la brutalité du meurtre et de la faiblesse des preuves, c’est une enquête sans histoire qui se solde par une résolution rapide. Mais toute la vérité a-t-elle été faite ? Et comment la débusquer dans une si petite communauté où chacun protège pieusement ses arrières ?
Vingt-deux ans plus tard, quand un proche de l’accusé demande au commissaire français Patrice Durand de revoir les conclusions de l’enquête québécoise, celui-ci s’empresse d’accepter et de s’allier les talents de la détective Vicky Barbeau de la Sûreté du Québec. Les trois jours de congé de l’Action de grâces suffiront-ils à ces deux acharnés pour distinguer la bonne foi de la mauvaise ?
La magie de l’automne au bord du fjord dégage une paix bien illusoire, exactement comme les habitants qui camouflent des plaies encore vives.
Dans ce roman tragique et puissant, mais aussi traversé par de succulentes pointes d’humour, Marie Laberge explore les profondeurs de l’âme, un art qu’elle maîtrise depuis ses débuts. Son écriture serrée et ses dialogues percutants rythment un récit difficile à lâcher et témoignent non seulement du talent de la romancière, mais aussi de celui de la dramaturge.
Marie Laberge
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche...
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche en émotions, caractérisée...
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche en émotions, caractérisée par sa fine analyse du tourment...
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche en émotions, caractérisée par sa fine analyse du tourment affectif. Lus à travers la francophonie, ses livres connaissent un succès international tout en s’ancrant solidement dans la réalité et l’histoire du Québec. De la saga familiale à l’intrigue...
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche en émotions, caractérisée par sa fine analyse du tourment affectif. Lus à travers la francophonie, ses livres connaissent un succès international tout en s’ancrant solidement dans la réalité et...
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteur en scène Marie Laberge a créé au fil des années une œuvre riche en émotions, caractérisée par sa fine analyse du tourment affectif. Lus à travers la francophonie, ses livres connaissent un succès international tout en s’ancrant solidement dans la réalité et l’histoire du Québec. De la saga familiale à l’intrigue policière,...
Expliquer à Patrice ce qu’est le congé de l’Action de grâces et la légère extension qu’ils y ont ajoutée est assez simple. Comme il le dit si bien, « faire le pont » est une tradition française à laquelle il cède avec délectation. Le regard du commissaire est plutôt moqueur. Il ne dit rien à propos de son arrivée impromptue. Vicky se demande un peu comment justifier ce repas copieux pris aux alentours de seize heures. Elle n’a aucune envie de révéler que Martin et elle se sont offert une intense matinée de luxure qui a pris fin sous la douche il y a une heure à peine.
Elle tend un verre de vin blanc à Patrice : « Je vous manquais, Patrice ? Il faisait trop froid à Paris ? Êtes-vous en route pour les Îles ? »
Ironique, Patrice lève son verre et déguste une première gorgée : « Excellent ! Vos crevettes… »
Vicky s’absorbe à retourner les crevettes sur le grill, ce qui lui permet de réfléchir à cette visite-surprise. Elle n’est pas mécontente de le revoir, quoiqu’elle aurait préféré être prévenue. Elle espère que c’est cette liaison qu’il avait amorcée avec une suspecte lors de leur enquête qui lui vaut ce « détour montréalais ». La jeune femme habitant les Îles de la Madeleine, il doit obligatoirement faire un arrêt à Montréal depuis Paris. Le silence de Patrice ne lui indique rien de bon. Il est plutôt loquace, d’habitude.
À travers la porte-moustiquaire, Martin demande s’il ajoute un couvert. Patrice s’empresse de refuser en levant son verre : « Le temps de prendre de vos nouvelles et je rentre à l’hôtel. »
Vicky retire les crevettes : « Ben voyons donc ! Voir si vous êtes venu de Paris pour prendre de nos nouvelles ! Franchement ! »
Il sourit, ravi de la retrouver, d’entendre cette manière un peu abrupte et cet accent : « Vraiment, Vicky, une petite bricole mise à part, je suis venu admirer votre fameux été indien. »
Vicky se doute bien que l’été des Indiens — qui n’est même pas arrivé — ne pèse pas lourd à côté de la « bricole ». Elle le connaît, son commissaire : sous des dehors séduisants, cet élégant qui ne fait pas sa bonne cinquantaine est un acharné qui obtient généralement ce qu’il veut. De courte mémoire, il y était bel et bien parvenu le printemps dernier en la forçant à reprendre une enquête qu’elle jugeait inutile. « Martin, sors une assiette quand même ! »
S’il y a une chose dont elle est certaine, c’est que Patrice va ouvrir la bouteille de rouge qu’il a apportée.