Résumé
Magdalena est d’une nature libre et passionnée… peut-être trop pour son propre bien en cette époque où les femmes de qualité doivent cacher leur sourire derrière un éventail, leur peau sous des amoncellements de dentelles et leurs opinions dans le secret de leur âme.
Un jour que le señor Landolsi, un peintre réputé, vient faire son portrait, elle découvre avec stupeur qu’il est en réalité un musulman converti au catholicisme. Magdalena refuse toutefois de céder aux préjugés, qui sont la norme au XVIe siècle, et entame une conversation avec lui ; de là s’établira entre eux une relation marquée de respect, qui se muera peu à peu en amitié. Or, le monde autour d’eux n’aura pas la même bienveillance…
Depuis Séville jusqu’à Grenade, le señor Landolsi fera découvrir à Magdalena la chaleur, le charme et le raffinement de la culture arabe. Mais les regrets et la souffrance dont est empreint son passé l’entraîneront malgré lui dans la révolte ultime des musulmans contre les répressions de l’Église et de la couronne d’Espagne. Réussira-t-il à la fois à défendre sa culture et à sauver les gens chers à son cœur ?
Élisabeth Gauvreau
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au...
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au Collège Lionel-Groulx. Les ...
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au Collège Lionel-Groulx. Les Princes andalous est son premier...
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au Collège Lionel-Groulx. Les Princes andalous est son premier roman. Au fil des échanges entre ses deux personnages principaux, elle explore le choc de deux cultures à une époque beaucoup moins ouverte d’esprit que la nôtre.
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au Collège Lionel-Groulx. Les Princes andalous est son premier roman. Au fil des échanges entre ses deux personnages principaux, elle explore le choc de deux cultures à une époque beaucoup moins...
Élisabeth Gauvreau a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en littérature, matière qu’elle enseigne aujourd’hui au Collège Lionel-Groulx. Les Princes andalous est son premier roman. Au fil des échanges entre ses deux personnages principaux, elle explore le choc de deux cultures à une époque beaucoup moins ouverte d’esprit que la nôtre.
Il posa sur elle un regard grave et parla avec, dans la voix, un mélange de résignation et de ferveur: dans leur cœur, les Morisques étaient et demeureraient à jamais les serviteurs d’Allah. Les conversions massives entreprises par les rois qui s’étaient succédé sur le trône de Castille n’avaient éteint ni leur dévotion ni leur foi. Ils se battaient pour elles, mouraient pour elles, et rien ni personne ne parviendrait à détruire leur loyauté envers le Dieu Unique.
— Alors, la justice du Santo Oficio ne vous épargnera pas, le prévint-elle. Si vous êtes jugé, vous devrez abjurer votre foi, sinon vous serez condamné pour hérésie.
Le peintre prit à cet instant un air si révolté que Magdalena se sentit prise d’un frisson désagréable qui l’ébranla jusqu’au plus profond d’elle-même.
— Et comment pourrais-je me présenter devant mes juges et renier tout ce pourquoi nous nous sommes battus depuis la Reconquista ? tonna-t-il en se mettant debout. Dites-moi? Comment le pourrais-je ? Ma foi est tout ce que je suis, tout ce qu’il me reste !
Elle s’avança. Un seul pas les séparait. Elle leva les yeux vers lui, et son regard plongea dans le sien, comme si elle cherchait à le défier.
— La Reconquista fut menée pour défendre la foi catholique, déclara-t-elle.
— Et la résistance que nous menons sert à défendre la foi musulmane, rétorqua-t-il.
Magdalena baissa le front. Une boucle de cheveux retomba sur son œil vert.
— Pardon, murmura-t-il. Je ne voulais pas vous offenser.
Elle releva la tête et, cette fois, elle lui sourit. Le señor Landolsi en fut profondément ému, presque troublé. Jamais il ne l’avait vue sourire ainsi. À peine avait-il entrevu quelques risettes timides, aussitôt escamotées par une main ou un éventail, mais ce sourire était très différent, car seuls une affinité d’opinions et un profond sentiment de respect auraient pu l’inspirer.