Résumé
• Une policière qui écrit des bd érotiques, un pédagogue obsédé, une directrice d’école trop sévère qui a une amie nudiste et d’autres personnages colorés pris dans une bien drôle d’histoire.
• Une enquête folle, sexy, émouvante.
• Un polar chaud-chaud pour les vacances.
• Un roman grand public mais pour adultes avertis.
• Le troisième roman de Sylvain Meunier publié chez Québec Amérique.
La vie est parfois bien étonnante. Prenez Julie Juillet, par exemple, policière spécialisée et bien spéciale, a un amant idéal en la personne de son collègue Philo, mais pourquoi n’arrive-t-elle jamais au septième ciel? Elle ne manque pourtant pas d’inspiration, elle qui signe d’un pseudonyme des bandes dessinées érotiques à succès. Or voilà qu’elle doit enquêter sur une affaire à sa mesure.
Le corps de Cécile Matzef, outrageusement malmené, est retrouvé dans une voiture, dans le stationnement de l’école qu’elle dirige d’une main de fer. Est-ce l’oeuvre d’un maniaque? Une visite dans un camp de nudistes lance la détective sur une piste, mais l’affaire se complique et pour coincer le coupable, Julie Juillet devra utiliser une méthode fort peu orthodoxe, et en payer le prix…
Sylvain Meunier propose ici un polar déviant, dépourvu de rectitude politique, un roman 3P (psycho-porno-police), ou 4S (sexe-sourire-soupir-suspsense), auquel s’ajoute le portrait fantaisiste d’une société facilement reconnaissable, et son drame fondamental : l’enfance déflorée. Plaisir variés et divertissement garantis!
Sylvain Meunier
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par...
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par l’Association des auteurs de...
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par l’Association des auteurs de la Montérégie, il a...
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par l’Association des auteurs de la Montérégie, il a remporté le Prix de la création en littérature de la ville de Longueuil en 2007. Son roman L’homme qui détestait le golf lui a valu le Prix Saint-Pacôme du roman policier et le prix AQPF-ANEL. Avec Les Mémoires ...
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par l’Association des auteurs de la Montérégie, il a remporté le Prix de la création en littérature de la ville de Longueuil en 2007. Son roman L’homme qui détestait le golf lui a valu le Prix...
Sylvain Meunier est l’auteur de plus de trente titres, tant pour la jeunesse que pour le grand public. Quatre fois primé par l’Association des auteurs de la Montérégie, il a remporté le Prix de la création en littérature de la ville de Longueuil en 2007. Son roman L’homme qui détestait le golf lui a valu le Prix Saint-Pacôme du roman policier et le prix AQPF-ANEL. Avec Les Mémoires d’un ...
«Car les petites filles rendent fou.»
Amélie Nothomb le Sabotage amoureux
«À mon avis, …, la chasteté n’est rien
d’autre que de l’ignorance, état fort peu respectable.»
Virginia Woolf Une société
«Ça n’fait rien, il y’a des flics bien singuliers…»
Georges Brassens L’épave
Chapitre 1
Julie Juillet avait deux raisons d’entrer à reculons chez Bon-Bec-Beignes. D’abord les beignes! Elle en traînait déjà un autour de la taille dont elle n’était pas fière (même si Philo prétendait que le poids-santé avait son charme: allons donc!) et puis elle ne raffolait pas de ces pâtisseries grasses et sucrées: si Julie Juillet accusait un modeste excès de graisse, ce n’était pas qu’elle fût gourmande, mais qu’elle se contentait pour tout exercice d’une session plus ou moins mensuelle de karaté – ceinture bleue, tout de même! – sans oublier ses échanges avec Philo, bien sûr. Et, surtout, elle n’avait tout simplement pas envie de croiser des flics qui, notoirement, fréquentaient cet établissement sans prétention. Elle préférait garder ses distances avec les collègues, sa vie étant suffisamment meublée pour ne pas désirer s’encombrer de relations superficielles. Elle y entra pourtant, car elle connaissait bien le risque qu’elle eût couru en se penchant avec un estomac vide sur un cadavre frais. Il lui fallait aussi, de toute urgence, un grand café! Philo l’avait laissée vers minuit, merveilleusement épuisée mais incapable de s’endormir, anxieuse de dessiner, et elle avait rempli des planches jusqu’aux premières lueurs. La soirée avait été des plus satisfaisantes. Après des semaines d’efforts, interrompus, il va sans dire, Philo avait enfin réussi à forcer la barrière de son anus; il n’était pas allé bien loin, mais on pouvait sans exagération parler de sodomie. Les efforts de Philo n’étaient pas en cause dans la lenteur des progrès: c’était la douleur qu’il fallait apprendre à contenir, cette douleur qu’elle désirait pourtant, sans laquelle elle ne trouvait pas le plaisir. Elle aurait voulu se rendre au bout de la douleur sans se blesser, une quête pour le moins complexe, mais elle savait bien qu’elle était mal faite. Philo ne comprenait guère où elle voulait en venir, et ce n’est pas sans réticence qu’il avait accepté de fouler mom’ba, expression fort imagée du créole vulgaire qu’utilisait son père pour se moquer, et dont la traduction littérale serait: tasser le beurre d’arachide! Julie trouvait l’expression juteuse à souhait. De toute façon, grâce à cette percée, notamment, les aventures éponymes de Carma Vida, son espionne nymphomane, allaient prendre un second élan, et encore plus de piquant, et dans quelques mois son éditeur recevrait le nouveau chef-d’œuvre qu’il réclamait, à moins que l’enquête qui commençait ne s’étirât indûment. Justement, Philo se trouvait chez Bon-Bec-Beignes – apparemment en grande forme, lui que rien ne semblait jamais fatiguer, sinon l’attente – attablé avec son partenaire de patrouille et deux autres policiers. On savait sûrement où se rendait Julie Juillet, puisqu’elle n’enquêtait jamais que sur des crimes à caractère sexuel, et que personne ne voyait pour quelle raison, sinon le cadavre découvert le matin même, elle se serait trouvée dans une beignerie avant neuf heures du matin, les lunettes à peine posées sur son nez retroussé, en imperméable kaki et en jean bleu, avec son célèbre sac de toile en bandoulière! Philo lui adressa un petit clin de son œil droit, celui qu’elle préférait et qu’elle appelait son œil triste, clin d’œil auquel elle se garda de répondre et qui lui fit plutôt détourner la tête pour saluer du doigt les autres flics. Sa relation avec Philo était plus secrète que les secrets d’État imaginaires, défendus à la pointe de ses mamelons charnus, par la non moins imaginaire Carma Vida! Elle s’abstint donc de toute mondanité et se dirigea vers le comptoir d’où elle revint bientôt avec, dans une main, un gobelet d’un demi-litre de café fermé d’un couvercle en plastique et, dans l’autre, deux beignes enduits de glaçage à l’érable, grossièrement enveloppés dans une serviette en papier. Elle avait bien écouté la petite voix de la sagesse qui lui avait suggéré de choisir plutôt des beignes à l’ancienne au blé entier, mais n’en avait pas tenu compte: «Faut pas mêler les genres, sainte-poche!» se disait-elle. Elle réussit à engouffrer un premier beigne (il y a plus d’air que de pâte, là-dedans!) entre la sortie et sa voiture et but trois longues gorgées de café avant de démarrer. Elle entama le second tout de suite, car le café, excessivement chaud, lui brûlait les tripes. Qu’importe: l’effet réveil n’en fut que plus percutant. Elle eût mis moins de dix minutes à parcourir le chemin, si sa Honda Civic, qui ne payait pas de mine, n’avait été interceptée par un collègue sous prétexte qu’elle roulait dans la voie réservée aux autobus. Il en faisait le tour, le regard sévère et incrédule, déjà prêt à l’envoyer à la fourrière, et Julie Juillet, la langue empêtrée dans la pâte de beignet, avait dû s’identifier et expliquer, carte à l’appui, qu’elle était en mission.