Résumé
Ils ont la quarantaine. Ils aiment. Souffrent. Culpabilisent. Se vengent. Rêvent. Regrettent. Philosophent. Baisent. Intensément.
Comme dans du cinéma réalité, le mari, la femme et la maîtresse sont ici réunis sur un même plateau de tournage. Emportés par l’urgence de vivre qui se fait plus insistante au mitan de leur vie, poussés par leur besoin d’amour, de tendresse et de sexe, tous trois révéleront à tour de rôle, sans pudeur, leurs désirs et leurs peurs. Leur humanité. Qui osera leur jeter la première pierre ?
Dans ce roman aussi percutant que poétique, l’auteure puise dans la géométrie amoureuse du cinéma et découpe en une vingtaine de prises de vues le destin de ses personnages. Ceux-ci obéiront-ils aux indications du cinéaste ? Les angles aigus de leur triangle amoureux se laisseront-ils deviner ? Et quelle part d’eux-mêmes, de leur histoire, sera impitoyablement coupée au montage ?
Laurette Laurin
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son ...
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son premier roman Coupée au ...
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son premier roman Coupée au montage. Après Mariages et autres ...
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son premier roman Coupée au montage. Après Mariages et autres mensonges (2015) et Se prendre au jeu (2016), Canot Western est son quatrième roman.
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son premier roman Coupée au montage. Après Mariages et autres mensonges (2015) et Se prendre au jeu (2016), Canot Western est son quatrième roman.
Auteure, avocate et comédienne à ses heures, Laurette Laurin a fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire avec son premier roman Coupée au montage. Après Mariages et autres mensonges (2015) et Se prendre au jeu (2016), Canot Western est son quatrième roman.
Deux vieux fous, sauf que moi, je ne sentais pas ce poids de l’âge. Je ne me sentais pas vieille. Pas quand j’étais dans tes bras, quand tu plongeais ta langue dans ma bouche, dans mon sexe. Pas quand ton regard s’embuait de désir et que je délirais dans l’orgasme en entendant le râle de ta jouissance. J’avais de nouveau vingt ans, l’âge de tous les égarements, de toutes les délinquances assumées. Tu devenais enfin le jeune homme que tu avais rêvé d’être : aimé, désiré, inspiré, amant, complice, l’esprit en communion et le sexe en érection. Plus jeune, tu avais souffert d’aimer sans l’être en retour, puis tu avais connu un amour sans ressac, lisse et bienveillant, et tu avais alors résolu de vivre cet amour tranquille dénué de passion et de tourment. Après tout, il fallait bien se construire une vie adulte, avoir une famille, un compte en banque, une maison, une pension pour les vieux jours. Cette vie normale et normée à laquelle tu n’étais pas prêt à renoncer malgré ses lacunes, que tu avais gagnée à la dure. Tu avais réussi et tu en étais fier. Tu n’allais quand même pas prendre le risque de tout voir s’effondrer pour un coup de queue, fut-il doublé d’un coup de cœur, d’un coup de chaleur : surtout pas à ton âge! Tu devais même souhaiter que ça te passerait. Que ça me passerait à moi aussi : tu n’es pas un salaud. Tu ne voulais surtout pas que je souffre. Autre mantra fallacieux de l’amour adultère.
Ne voyais-tu pas combien devenait de plus en plus douloureux le moment où tu t’extirpais de mes bras, de mes draps, pour sauter dans la douche chaude et savonneuse qui allait faire disparaître toute trace de moi afin de retourner intact à ta vie d’avant? « Est-ce que je sens encore toi? » me demandais-tu, inquiet. Je te humais de la tête aux pieds, m’attardant avec humour ou tendresse sur ton sexe en berne jusqu’à la prochaine rencontre. Il m’avait alors semblé que c’est mon cœur qui se mettait en berne. Ce ne serait donc jamais assez?