Résumé
Odile a tout fait pour ne pas connaître le même sort que sa mère, Évelyne. Pas question d’être enchaînée à un mari et à une douzaine d’enfants. Mais que sait-elle vraiment de la vie d’Évelyne? À soixante-dix-huit ans, la mère se raconte à sa fille aînée, maintenant prête à l’écouter.
1940. Évelyne déménage avec sa famille sur une ferme isolée du Lac-Saint-Jean afin que ses frères échappent à la conscription. Les bons partis sont rares, aussi quand elle rencontre Thomas, un beau jeune homme sérieux, elle accepte de l’épouser même si elle n’en est pas amoureuse. Elle trouve néanmoins son bonheur, surtout lorsqu’ils s’installent au camp de bûcherons que gère Thomas. Mais l’alcoolisme de ce dernier et les grossesses à répétition bouleverseront l’équilibre, transformant Évelyne en épouse asservie et résignée.
Avec sensibilité et délicatesse, Le roman de ma mère raconte une famille, une époque. Au plus près de la vie des femmes, ce beau récit nous rappelle qu’il n’y a pas longtemps qu’elles peuvent choisir leur destin.
Lucette Larouche
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de...
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de Nantes, Lucette Larouche a...
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de Nantes, Lucette Larouche a fait carrière dans...
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de Nantes, Lucette Larouche a fait carrière dans l’enseignement. Le roman de ma mère est son premier ouvrage.
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de Nantes, Lucette Larouche a fait carrière dans l’enseignement. Le roman de ma mère est son premier ouvrage.
Titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal et d’une licence en psychologie de l’Université de Nantes, Lucette Larouche a fait carrière dans l’enseignement. Le roman de ma mère est son premier ouvrage.
Évelyne est trop excitée pour fermer l’œil, contrairement à Thomas qui ronronne déjà – il s’endort dès qu’il voit un lit, a-t-elle coutume de le taquiner. Elle lui tourne le dos, un bras passé sous le boudin de catalogne. Elle distingue la pâle lueur de la lune qui entre par les fenêtres et flatte le plancher. Un frottement tout près du mur attire son attention. Un ours peut-être. Thomas l’a avertie de leur présence régulière au campement jusqu’à la période d’hibernation; ils s’approchent surtout la nuit en quête de nourriture. Elle tend l’oreille. Des froissements de branches et de feuilles se répètent; plus elle écoute, plus elle entend des bruits et des cris différents révélant une vie nocturne fourmillante. Un hibou hulule au loin.
Thomas se retourne et se colle sur elle en cuiller, une main sur son ventre.
— Tu dors pas, chuchote-t-il.
— Madame Fortin a déjà apprivoisé les enfants. Quand je suis allée les chercher après-midi, elle leur avait préparé un lait au chocolat. Du lait en poudre bien sucré. Ils ont eu l’air de l’apprécier. Elle m’a suggéré de venir souper avant les hommes.
Il l’écoute distraitement, son membre durci s’est glissé en elle et s’active impatiemment. Elle le laisse faire tout en continuant de parler. Elle le laisse toujours faire. Au début, elle a trouvé ses assauts déplaisants, mais elle s’y est habituée et, comme ça ne dure jamais très longtemps, ça ne la dérange pas trop.
Le gémissement de plaisir de Thomas réveille les enfants.
Quand elle revient se coucher après les avoir consolés, son mari dort profondément.
