Résumé
L’Histoire du Québec se raconte ici des origines à nos jours, à travers ses moments marquants, ses traumatismes, ses peurs et ses légendes.
C’est un amoureux fou de la spectrale Corriveau, peu après la Conquête.
C’est un employé de la SAQ, dans l’ancienne prison du Pied-du-Courant, qui reprend le goût de l’Histoire à force de côtoyer les fantômes.
C’est une corneille apportant le malheur au sein d’une maison d’habitants.
C’est la terre-mère vorace de Saint-Jean-Vianney qui dévore ses enfants.
C’est une histoire de rumeurs de cochonneries qu’on ne peut défaire, une fois qu’elles ont été lancées en l’air.
C’est l’obsession de la défaite et des ancêtres hommes forts poètes, mi-Louis Cyr, mi-Kerouac.
C’est pour une jeune femme la rencontre d’un grand brun qui lui donne envie de se perdre, de tout donner, d’oublier.
C’est un presque pays qui se reconte et se raconte ici dans sa mythologie.
François Racine
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal....
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur de...
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur de littérature au Cégep...
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur de littérature au Cégep André-Laurendeau. En 2014, il publiait un premier roman, Truculence, suivi par Tabagie et Turbide, tous trois marqués par une verve et une originalité réjouissantes. Ses exceptionnels Récits du presque pays amorcés en...
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur de littérature au Cégep André-Laurendeau. En 2014, il publiait un premier roman, Truculence, suivi par Tabagie et Turbide, tous trois marqués par une verve et une originalité...
François Racine a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur de littérature au Cégep André-Laurendeau. En 2014, il publiait un premier roman, Truculence, suivi par Tabagie et Turbide, tous trois marqués par une verve et une originalité réjouissantes. Ses exceptionnels Récits du presque pays amorcés en 2018 ont...
Les années passèrent, et l’Auberge du Puits devint le lieu des grands rassemblements et de toutes les veillées festives de la paroisse ; les Vallierois, et souvent aussi des agriculteurs des régions voisines, s’y rassemblaient pour célébrer le Nouvel An, le Mardi gras, la Saint-Jean, la Saint-Michel, la Toussaint, la Sainte-Catherine et toutes autres bonnes occasions de boire un coup de jamaïque ou de vin du pays. Ces célébrations se déroulaient le plus souvent sous l’oeil vigilant du curé Leclair, qui aimait bien se mêler à ses ouailles et qui, connaissant le penchant de ses compatriotes pour la boisson, tenait à assurer, par sa présence discrète mais toujours remarquée, un minimum de retenue chrétienne dans leurs festivités. Il n’avait presque jamais à réprimander les paroissiens lors des veillées ; son regard bleu perçant posé sur eux suffisait la plupart du temps à les garder du côté de la vertu.
Il y avait cependant une femme jeune et belle, mariée et mère de trois enfants, dont le comportement commençait à tracasser le curé Leclair. Ce n’était pas uniquement lui qu’elle perturbait, mais tous les paroissiens qui la voyaient à l’oeuvre, hommes et femmes confondus, pour des motifs très différents. Marie-Josephte Corriveau, avec son flamboyant chemisier rouge, aimait danser, mais pas son mari, Charles Bouchard. Elle ne se privait pas pour autant, bien au contraire, elle enfilait les gobes de jamaïque et sautillait sur le plancher de danse, ses longs cheveux noirs bouclés tourbillonnant comme une tempête. Elle attirait sur elle les regards pétillants de désir et d’amusement des hommes et ceux de prude jalousie réprobatrice des femmes, qui voyaient là un comportement absolument inadmissible pour une femme mariée, au diapason du curé comme de l’époux, qui rongeait son frein en grognant et en buvant pour oublier.