Résumé
À la suite d’un cataclysme, une spécialiste de l’histoire ancienne se voit forcée d’étudier l’effacement de sa propre civilisation. S’amorce alors une grande enquête, une course contre le sablier. Armée d’un simple fourre-tout et d’un appareil photographique, cette Docteure ès disparitions rassemble les clés pour conjurer un péril pire que tout. Une seule certitude: tout converge vers un étrange sanctuaire, le Museum. Au cours de son périple truffé de lieux vagues, de personnages bigarrés, de temps confus, elle tente de faire la lumière sur sa destination finale.
Doté d’une architecture audacieuse et fort d’une richesse langagière hors du commun, voici le roman d’un voyage surréaliste qui ne vous laissera pas indemne, et qui vous habitera encore longtemps une fois la dernière page tournée. Toutefois, il vous faudra accepter d’y naviguer sans repères géographiques ni temporels. Car il s’agit ici d’une odyssée moderne, dépourvue de noms, de lieux, de dates… Bienvenue dans le Grand Flou !
PRIX ET DISTINCTIONS:
- Grand Prix littéraire Archambault 2013 - catégorie choix du public - Finaliste
Marie-Anne Legault
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour...
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour la transmission des savoirs...
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour la transmission des savoirs l’amène, au fil des ans, à...
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour la transmission des savoirs l’amène, au fil des ans, à écrire et à éditer divers ouvrages de référence pour le compte de Québec Amérique. Ses romans sont l’œuvre improbable d’une rédactrice scientifique qui, sans crier gare, sombre dans la fiction...
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour la transmission des savoirs l’amène, au fil des ans, à écrire et à éditer divers ouvrages de référence pour le compte de Québec Amérique. Ses romans sont l’œuvre improbable d’une rédactrice...
Originaire de l’Abitibi, Marie-Anne Legault s’installe à Montréal pour faire des études en communication. Sa passion pour la transmission des savoirs l’amène, au fil des ans, à écrire et à éditer divers ouvrages de référence pour le compte de Québec Amérique. Ses romans sont l’œuvre improbable d’une rédactrice scientifique qui, sans crier gare, sombre dans la fiction...
Tout avait pourtant commencé si gentiment, oui, une gentille brume.
Le Museum. Retenez ce mot, retenez-le bien. Ne l’oubliez pas, non.
Ah! Faisons les présentations. Car il faut bien se présenter, surtout lorsqu’on n’y voit rien du tout, surtout lorsqu’on n’a rien à voir.
On me connaît comme une jeune femme d’esprit. Une universitaire respectée, oui, une diplômée qualifiée, comme il se doit dans une contrée civilisée. Plus précisément, l’universitaire est historienne, une mémorialiste convaincue. Le passé explique tout, par-dessus tout le présent, … et même l’avenir. Puisqu’en Histoire on aime à se confiner, me spécialise dans l’histoire ancienne. Une «antiquiste», qui s’intéresse surtout à l’effondrement des civilisations (des civilisations anciennes, il va sans dire). S’agit de les ausculter à leur agonie, de formuler quelques diagnostics. Dès mon entrée à la Faculté, on me surnommait l’Ancienne. Un sobriquet pour le moins cocasse, n’étant pas très âgée. Il faut m’appeler Docteure. Tout simplement.
En dehors de la Faculté, l’antiquiste est naturaliste à ses heures, oui, tient à jour un herbier, tient aussi à jour un bestiaire. Une naturaliste qui s’intéresse avant tout aux espèces en voie d’extinction. Il s’agit de les ausculter à leur agonie, de formuler quelques diagnostics. Des plantes et des bêtes anonymes dont vous ne soupçonnez pas l’existence ; un faible pour les êtres minuscules, les bestioles. Il s’agit de les tirer de l’oubli, officieusement, avant qu’elles ne s’effacent, officiellement. Une sorte de secourisme de dernière minute, secourisme le plus souvent stérile, vous en conviendrez. Il est arrivé qu’une espèce s’éteigne sous mes yeux, oui, m’obligeant à marquer sa page d’une croix (bien qu’étant athée, m’en confesse). Puis retourne à mes civilisations, à savoir mes civilisations disparues.
Donc. Docteure ès disparitions, à la fois antiquiste et naturaliste. Il n’y a pas de contradiction, au contraire. Dans la nature comme dans le temps, il est souvent question d’invasion, d’ensablement, c’est toujours la loi du plus fort. Journaliste en quelque sorte. Journaliste d’hier ou d’aujourd’hui, du pareil au même, oui. Après tout, le présent n’est qu’à un instant du passé. Le devoir de mémoire m’obnubile, il faut publier, tenir registre, comme il se doit dans une contrée civilisée.
Voilà à peu près mon portrait. Ou plutôt le portrait que l’on pouvait tirer, auparavant. C’est-à-dire avant le cataclysme.