Résumé
Dernier volet d’une trilogie commencée avec La Fabrication de l’aube et poursuivie avec Ceci est mon corps, ce livre est moins l’histoire d’un deuil que celle d’une transformation. Dans ses pages se mêlent avec lucidité le souvenir, le temps présent et une perspective apaisée de l’avenir. Il tient à la fois de l’essai, du journal et de l’autobiographie. Mais il constitue surtout le témoignage spontané, libre et touchant d’un homme parvenu à cette étape cruciale où toute existence, parce qu’elle se découvre si éphémère, se modifie en profondeur.
Jean-François Beauchemin
J’ai souvent pensé qu’elle m’avait légué ce qu’elle possédait au fond, mais qu’elle n’utilisait pas, cette compréhension des choses cachées, cette faculté de percevoir une autre vérité, ni meilleure ni pire, mais plus furtive que celle révélée par les apparences. De tendres chaînes nous lièrent sans doute. Cela expliquerait peut-être aussi pourquoi sa mort tua quelque chose en moi-même. Si ma vie fut si voisine de la sienne, il se peut que ma mort le soit aussi, et que celle-ci ait commencé son œuvre la nuit où j’ai refermé pour la dernière fois la porte de la petite chambre dans laquelle ma mère avait expiré deux heures plus tôt.