Le Pays en otage

Miville Tremblay

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Résumé

Dans un style simple et alerte, le journaliste économique Miville Tremblay mène l’enquête sur le financement de la dette publique, l’enjeu principal des prochaines années. L’auteur nous propose une visite guidée dans les coulisses secrètes de la finance à New York, Tokyo, Londres, Zurich, Toronto et Montréal. Premier journaliste canadien à observer de l’intérieur les opérations de la Banque du Canada et de la Caisse de dépôt et de placement, Miville Tremblay présente un ouvrage de vulgarisation, d’enquête et de réflexion qui met les grandes questions financières mondiales à la portée de tous .

Miville Tremblay

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des...

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des HEC de Montréal, Miville...

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des HEC de Montréal, Miville Tremblay a obtenu la prestigieuse...

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des HEC de Montréal, Miville Tremblay a obtenu la prestigieuse Bourse Atkinson en politique publique pour écrire ce livre. Il est titulaire d’une maîtrise en analyse des poliques de l’Université Laval et d’un M.B.A de l’UQAM.

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des HEC de Montréal, Miville Tremblay a obtenu la prestigieuse Bourse Atkinson en politique publique pour écrire ce livre. Il est titulaire d’une maîtrise en analyse des poliques de l’Université Laval et...

Journaliste à la Presse et chercheur invité au Centre d’études en administration internationale (CETAI) de l’École des HEC de Montréal, Miville Tremblay a obtenu la prestigieuse Bourse Atkinson en politique publique pour écrire ce livre. Il est titulaire d’une maîtrise en analyse des poliques de l’Université Laval et d’un M.B.A de l’UQAM.

Extrait

À mes enfants Maxime et Laurence,
avec l’espoir qu’ils aient soif d’apprendre
de nouvelles choses pendant toute leur vie.

Chapitre 1

Trente-six heures sur les marchés financiers
Toronto, lundi 12 septembre 1994
Il est 20h et pratiquement tous les employés ont quitté l’immeuble de 72 étages, le plus haut du Canada. Horoko Matsumoto, cambiste à la Banque de Montréal, traverse d’un pas pressé le grand hall de la First Canadian Place jusqu’au comptoir où je fais le pied de grue. L’agent de sécurité est parti faire sa ronde. Voilà qui est embêtant, car lui seul peut faire fonctionner les ascenseurs le soir. Matsumoto consulte nerveusement un petit appareil noir accroché à la ceinture de son tailleur et qui ressemble à un télé-avertisseur. Sur l’écran de quelques lignes, pas de numéro de téléphone, mais le cours du dollar canadien. Matsumoto revient de souper et craint d’être en retard. Son patron l’attend là-haut. L’agent arrive enfin et nous montons. Au 17e étage, la salle de marché est presque vide. De la centaine de personnes qui s’y activent pendant le jour, ne subsiste plus qu’une douzaine, les yeux rivés sur leurs écrans d’ordinateur, le téléphone vissé à l’oreille. Accroché au mur, un téléviseur est allumé. Newsworld y présente les premiers résultats des élections au Québec.
Normalement, il n’y a qu’un négociateur de garde pour la soirée, pour ce qu’on appelle «le shift de Tokyo». Mais lorsqu’un événement politique - tel qu’un discours du budget ou une élection - peut peser sur les marchés, les grandes banques mettent des équipes sur pied pour exécuter les ordres de leurs clients. Sur la foi des derniers sondages, les opérateurs prévoient une forte majorité pour le Parti québécois, qui veut faire du Québec un pays indépendant. «Si on voit une majorité d’au moins 85 sièges ou de 40% des votes pour le PQ, on peut assister à un délestage du dollar canadien», avertit le chef cambiste Nick Howell, un grand gaillard à la moustache blonde. Son travail est de coter des prix au comptant pour le dollar canadien, tant pour ceux qui veulent en vendre à la Banque de Montréal, que pour ceux qui souhaitent lui en acheter. Il est teneur de marché et, à ce titre, toujours prêt à conclure une transaction aux prix cotés. Howell est secondé par un cambiste adjoint, qui l’aide à analyser l’information qui afflue, et par une équipe de vendeurs qui assurent les contacts avec la clientèle. Matsumoto couvre le Japon, où il est 10 h du matin. Au téléphone, un investisseur institutionnel veut lui vendre 75 millions de dollars canadiens ($ CAN) au taux de 1,3643. Comme il se doit, elle demande l’aval de Howell qui fait signe que non. Il n’est tenu d’accepter une transaction qu’au prix coté et l’offre japonaise est pour l’instant, trop chère.
Le chef cambiste est au centre d’une tranchée formée par deux rangées de postes de travail qui se font face. Il lui suffit de pivoter sur sa chaise à roulettes pour interpeller un coéquipier ou lui faire un signe. L’atmosphère est animée, bruyante, nerveuse. À l’extérieur de la tranchée, il y a l’autre, client ou concurrent, invisible mais toujours présent derrière les écrans, dans l’immeuble voisin ou sur un autre continent. On lui parle constamment par téléphone, par ordinateur ou par un intermédiare, en se servant d’un code commun à la secte des cambistes. Tantôt amis, tantôt ennemis, parfois les deux, on s’échange des blagues dans un climat où se mélangent connivence et duplicité. On ne se livre pas vraiment de guerre entre salles de marché; on joue plutôt une incessante partie de poker où les jetons valent des milions. Chacun tente d’acheter une marchandise à vil prix et de la revendre à prix fort. Le bluff fait partie des règles du jeu. Mais en tout temps le professionnalisme domine.

Thèmes et genres
ISBN 978-2-8903-7863-6
Date de parution 1996-02-09
Nombre de pages 352 p.
Dimensions 14,0 cm x 21,6 cm

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