Résumé
Incursion dans l’univers de la mémoire, ce monologue puissant prend naissance dans les souvenirs d’enfance de Robert Lepage, avec pour trame de fond les grands bouleversements sociaux des années soixante. Des années plus tard, l’auteur et homme de théâtre plonge au cœur de sa mémoire et s’interroge sur la pertinence de certains souvenirs. Pourquoi se souvient-on du numéro de téléphone de notre jeunesse, alors qu’on oublie l’actuel ? Comment une ritournelle d’enfance traverse-t-elle le temps et demeure-t-elle entière dans notre esprit, alors que le nom d’un être cher nous échappe ? Pourquoi des informations futiles persistent-elles, alors que d’autres, plus utiles, se dérobent ?
Comment cette mémoire fonctionne-t-elle ? Quels en sont les mécanismes ? De quelle façon un souvenir personnel trouve-t-il écho dans la mémoire collective ? Qu’en est-il de l’oubli, de l’inconscient, de cette mémoire qui s’efface avec le temps et dont les limites sont compensées par le stockage numérique, les mémoires virtuelles ?
Toutes ces questions se distillent dans un récit où Robert Lepage expose au spectateur les affres d’un comédien qui – par définition, ou pour survivre – doit se souvenir, d’abord du texte qu’il a à dire devant nous, mais également de son passé, et de la réalité historique et sociale dont il hérite et où il s’inscrit.
L’ouvrage inclut également le texte intégral du poème Speak White, de Michèle Lalonde, reproduit avec son autorisation, ainsi qu’une préface de Denys Arcand.
En complément du livre, une application mobile gratuite permet d’interagir avec certaines illustrations et de vivre une expérience de réalité augmentée. L’application 887 est disponible sur iPhone et iPad.
PRIX ET DISTINCTIONS:
- Alcuin Society Book Design Awards 2017 - Catégorie études et essais illustrés - Mention honorable
Robert Lepage
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en...
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en scène, d’acteur et de...
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en scène, d’acteur et de réalisateur. Salué par la critique...
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en scène, d’acteur et de réalisateur. Salué par la critique internationale, il crée et porte à la scène des œuvres originales qui bouleversent les standards en matière d’écriture scénique, notamment par l’utilisation de nouvelles technologies.
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en scène, d’acteur et de réalisateur. Salué par la critique internationale, il crée et porte à la scène des œuvres originales qui bouleversent les standards en matière d’écriture scénique, notamment par...
Artiste multidisciplinaire, Robert Lepage exerce avec une égale maîtrise les métiers d’auteur dramatique, de metteur en scène, d’acteur et de réalisateur. Salué par la critique internationale, il crée et porte à la scène des œuvres originales qui bouleversent les standards en matière d’écriture scénique, notamment par l’utilisation de nouvelles technologies.
Steve Blanchet
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux...
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux artistique, culturel et...
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux artistique, culturel et publicitaire depuis près de 20 ans....
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux artistique, culturel et publicitaire depuis près de 20 ans. Son parcours est ponctué de différentes collaborations à de nombreux courts-métrages, spectacles, pièces et publications.
En 2005 commence sa collaboration avec Ex Machina avec la création de la projection...
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux artistique, culturel et publicitaire depuis près de 20 ans. Son parcours est ponctué de différentes collaborations à de nombreux courts-métrages, spectacles, pièces et publications.
Directeur de création chez Ex Machina et illustrateur principal du présent livre, Steve Blanchet travaille dans les milieux artistique, culturel et publicitaire depuis près de 20 ans. Son parcours est ponctué de différentes collaborations à de nombreux courts-métrages, spectacles, pièces et publications.
En 2005 commence sa collaboration avec Ex Machina avec la création de la projection...
Environ une minute avant d’entrer en scène, je me suis posé la question que tout le monde se pose en pareilles circonstances. « Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère ? Pourquoi ai-je accepté encore une fois de me mettre en danger comme ça ? »
Quand j’ai mis les pieds sur scène, j’ai immédiatement eu ma réponse.
C’était certainement pas pour l’immense privilège et l’honneur d’avoir à réciter ce poème mythique, mais plutôt pour tenter d’épater la galerie qui ce soir-là était composée de gens des milieux politique et culturel et du monde des médias. Y avait des représentants du gouvernement fédéral, des représentants du gouvernement provincial, des gens de l’Hôtel de ville de Montréal, des gens du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, un ex-membre du FLQ, qui chaque jeudi traverse le pont Pierre-Laporte pour aller donner son cours de science politique à l’Université Laval, un journaliste du journal Le Devoir dont la chronique paraît le mardi matin, quand Le Devoir est composé de quatre pages pliées en deux pour faire semblant qu’il y en a huit et qui est probablement même pas au fait que Henri Bourassa, le fondateur du journal Le Devoir, s’était lui-même fait crier « Speak white ! » quand il avait voulu s’exprimer en français à la Chambre des communes en 1889, et toute une écurie d’anciens baba-cool qui « étaient là, à l’époque » mais qui sont tous arrivés en retard parce qu’ils arrivaient pas à trouver de stationnement sur René-Lévesque pour leur 4x4 de l’année dont la plaque d’immatriculation proclame « Québec, je me souviens ».
Je me souviens de quoi au juste ?!
Alors, je me suis dit que j’étais pas digne, moi, de réciter ces mots-là. Pas plus que les gens dans la salle ce soir-là étaient dignes de les entendre. Et je me suis dit que je savais pas de quoi j’avais hérité, au juste, de mon père mais que c’était certainement pas de sa grande humilité. Et que la facture de 465 $, que je sentais dans ma poche gauche, que m’avait coûté mon voyage en taxi de Québec à Montréal pour participer à cet événement-là, que j’ai payée pratiquement sans regarder, aurait représenté pour lui un mois et demi de salaire. Et que dans un contexte comme celui-ci, seulement quelqu’un comme lui aurait eu le droit de dire ces mots-là.