Résumé
Dans L’Écrivain devant son œuvre, quatorze écrivains d’ici répondent à des questions sur l’ensemble de leur oeuvre, sur le pays, sur l’acte d’écrire. Grâce à ses contacts avec les écrivains, Donald Smith avoue avoir retrouvé ses premières joies de lecteur émerveillé. «C’était une sorte de retour à l’enfance, à une vision fantaisiste du monde,» confie-t-il. «Un bon roman n’est pas un objet mort, du papier froid et bêtement lisse. Y est imprégnée la vie d’un individu qui s’évertue à communiquer aux autres ses réalités, ses rêves et son monde intérieur.» Enrichi de commentaires, d’anecdotes et de témoignages pertinents, L’Écrivain devant son œuvre nous fait voyager dans l’univers fascinant de l’imaginaire tel qu’il est vécu par des écrivains importants, jeunes et moins jeunes, du Québec et de d’Acadie.
Donald Smith
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un...
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un dictionnaire bilingue du français...
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un dictionnaire bilingue du français québécois. Il écrit...
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un dictionnaire bilingue du français québécois. Il écrit régulièrement des articles dans différentes revues québécoises et canadiennes.
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un dictionnaire bilingue du français québécois. Il écrit régulièrement des articles dans différentes revues québécoises et canadiennes.
Donald Smith, professeur de littérature québécoise, a publié, en collaboration avec le linguiste Sinclair Robinson, un dictionnaire bilingue du français québécois. Il écrit régulièrement des articles dans différentes revues québécoises et canadiennes.
Chapitre 1
Le plaisir de lire
Je me suis souvent dit que j’aurais préféfé vivre vers la fin du Moyen-Âge. Quelle explosion de forces créatrices : le règne de l’épopée, des troubadours, de la peinture folle et tourmentée ! Bien sûr, la société médiévale était répressive, corrompue, mais elle n’a jamais pu éteindre les rêves et les cauchemars de peintres accablés par l’injustice. L’oeuvre de Jérôme Bosch en témoigne à merveille … ces démons, ces bourreaux, ces orgies guerrières.
L’émerveillement que nous pouvons ressentir devant les oeuvres du Moyen-Âge est difficilement accessible dans notre société. La télévision a tendance à nous abrutir, nous présentant trop de films à intrigue linéaire et logique, comme si la vie était simple, close, toujours sérielle. La plupart des objets culturels qui nous entourent n’encouragent pas les rêves, ne stimulent pas les symboles qui vibrent dans notre inconscient. Trop nombreux sont les romans stéréotypés qui ne font qu’imiter les romans-savon projetés sur le petit et le grand écran. Mais il existe une autre forme de cinéma et de littérature, celle de l’imaginaire débridé, du subconscient, celle qui raconte une histoire, peut-être, mais qui s’adresse aussi à l’esprit créateur des hommes et des femmes. Qui sait s’émerveiller sait lire.
L’école n’aide pas beaucoup les gens à cultiver le goût de la littérature. Au secondaire, par exemple, on m’obligeait à retenir les moindres détails de la description des personnages et des lieux d’un roman. On posait des colles sur telle date ou telle information. C’était ça, la littérature. Rares étaient les professeurs du secondaire qui savaient poser les bonnes questions. Pourquoi Shakespeare fait-il mourir Ophélie dans un étang?