Riel : Une vie de révolution

Maggie Siggins

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Résumé

• Une biographie de Maggie Siggins, auteure qui a déjà remporté le prix du Gouverneur général en 1992 avec un autre ouvrage, Revenge of the land.
• Un livre qui plaira à tous les amateurs de biographies et les férus d’histoire.
• Un regard neuf et nuancé sur le légendaire Métis du Manitoba.
Au fil des générations, son personnage a pris différentes couleurs et nuances: un traître impénitent envers le Canada, un prophète messianique ayant égaré un peuple confiant, un tyran pathétique injustement exécuté parce qu’il était fou. Dans sa biographie approfondie, Maggie Siggins met au jour le vrai Louis Riel - un homme complexe, plein de contradictions et d’inquiétudes, un visionnaire plein de charisme et un poète, un philanthrope qui renonça au prestige et à la richesse pour combattre pour le peuple des Métis.
Avec sa texture riche et son abondance de détails, Riel, une vie de révolution raconte la genèse d’un révolutionnaire, autour des personnes et des événements qui l’ont façonné, dont certains avaient à peine été mentionnés par le passé. Les femmes de sa vie - sa remarquable grand-mère Marie-Anne, sa soeur Bien aimée, Sara, son grand amour, Evelina et sa femme, Marguerite ont enfin la place qui leur revient dans cette biographie captivante.

Maggie Siggins

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des...

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des ouvrages généraux en 1992. Elle...

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des ouvrages généraux en 1992. Elle a aussi écrit A Canadian ...

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des ouvrages généraux en 1992. Elle a aussi écrit A Canadian Tragedy - l’histoire de Colin Thatcher - qui a été adapté pour la télévision : la mini-série Love and Hate, diffusée au Canada et à l’étranger. Née à Toronto, Maggie Siggins vit présentement à...

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des ouvrages généraux en 1992. Elle a aussi écrit A Canadian Tragedy - l’histoire de Colin Thatcher - qui a été adapté pour la télévision : la mini-série Love and Hate, diffusée au Canada et à...

Maggie Siggins est l’auteure de Revenge of the Land, qui a remporté le prix du Gouverneur général dans la catégorie des ouvrages généraux en 1992. Elle a aussi écrit A Canadian Tragedy - l’histoire de Colin Thatcher - qui a été adapté pour la télévision : la mini-série Love and Hate, diffusée au Canada et à l’étranger. Née à Toronto, Maggie Siggins vit présentement à Regina, en...

Extrait

Pour Mike, Bill, Fangfang et Yaya,
mes sources d’inspiration

Le Sang Sauvage en moi rayonne:
Et je louange mes aïeux.
Vous m’avez chanté la Huronne
Sur le ton le plus gracieux.

Chapitre 1

La rivière Rouge est un ruban d’eau brunâtre et boueuse qui serpente avec audace et majesté au fond d’une vallée. Se trémoussant à ses côtés, la petite rivière la Seine fait figure de ruisseau. C’est dans une chaumière en rondins et torchis, située au confluent de ces deux cours d’eau – maintenant un quartier industriel de Winnipeg –, qu’est né Louis Riel, le 22 octobre 1844. Sa mère s’est toujours souvenue de ce matin particulièrement beau et ensoleillé.
On peut considérer que ces rivières, la Rouge et la Seine, représentent les deux faces de la personnalité de Riel: deux forces, souvent contradictoires, qui marquèrent profondément la vie courte mais incroyablement mouvementée de celui-ci.
La contradiction est l’essence même de Louis Riel. C’était un bel homme élégant, instruit et vertueux qui captivait ceux qui l’avaient porté à leur tête: les Métis, chasseurs de bisons, analphabètes, téméraires et amateurs de plaisirs. Malgré sa vision conservatrice de la politique, il déclencha une rébellion violente et désespérée contre la même autorité politique qu’il avait déjà soutenue. Bien qu’il fût un catholique dévot, sa pratique religieuse était mêlée de spiritualité indienne, et il n’hésitait pas à faire un pied de nez aux intrigues du clergé, qui ne tarda pas à le qualifier d’hérétique. Au surplus, il n’y a en réalité qu’une branche de sa famille qui ait du sang indien – sa grand-mère paternelle était une sang-mêlé; tous ses autres ancêtres étaient des Canadiens français – et pourtant, il symbolise toujours le courage, la fierté et la réussite qui sont les marques de ce que l’on considère aujourd’hui comme l’âge d’or des Métis.
D’après la légende familiale, Louis Riel est né dans la maison de son grand-père maternel, Jean-Baptiste Lagimodière. À cette époque, Lagimodière était devenu un fermier prospère, un important propriétaire foncier et un membre éminent de la bourgeoisie de sa communauté. Son nom ne figure pas parmi ceux des dissidents métis et canadiens-français qui «brassaient alors la cage» du gouvernement établi. Malgré son passé des plus aventureux, Lagimodière était profondément conservateur: un homme convaincu de la prédétermination de la hiérarchie sociale, qui respectait l’autorité pour l’autorité. Il aurait une influence profonde sur son petit-fils.
Le premier ancêtre Lagimodière à immigrer au Québec, Samuel Lecompte, sieur de la Vimaudière, arrivait de France en 16932. Il se décrivait comme «chirurgien». Ses descendants crûrent et se multiplièrent au fil des ans, pendant que le nom de famille se métamorphosait en quelque sorte de la Vimaudière en Lagimodière.
Jean-Baptiste, le grand-père de Louis Riel, est né en décembre 1778, sur la ferme familiale, près de Saint-Antoine-sur-Richelieu, sur la rive sud du Saint-Laurent, à une cinquantaine de kilomètres de Montréal3. La mère de Jean-Baptiste, Josephte Beauregard, mourut à l’âge de trente-trois ans, peu de temps après avoir donné naissance à son troisième enfant. Jean-Baptiste, alors âgé de huit ans, et les deux autres enfants furent confiés à une tante qui vivait près de Maskinongé, dans le diocèse de Trois-Rivières, principal centre commercial et siège du gouvernement régional. Au cœur de cette ville animée se trouvaient la résidence du gouverneur, le monastère des ursulines et la cathédrale des récollets. Pas étonnant que les pièces maîtresses du caractère de Jean-Baptiste aient été la déférence envers l’autorité et la dévotion à l’Église.
Depuis le début, la traite des fourrures avait toujours été la raison d’être de Trois-Rivières. Les précieuses marchandises étaient expédiées depuis les forêts du nord par le Saint-Maurice et entreposées en ville. Les commerçants repartaient pour le nord, chargés de provisions. À mesure que le commerce des fourrures s’étendait plus à l’ouest, la région de Trois-Rivières se mit à fournir des jeunes hommes – depuis les rejetons illégitimes des nobles jusqu’aux fils de cultivateurs – déterminés à échapper au cadre étroit de leurs paroisses dominées par l’Église et à tirer des profits rapides de cet or des plus doux: la peau de castor.
Dès la seconde moitié du dix-huitième siècle, le «coureur de bois», intermédiaire entre les trappeurs indiens actifs au nord du lac Supérieur et les marchands de Montréal, était devenu un modèle d’aventurier romanesque pour les jeunes hommes coincés par la pauvreté qui sévissait alors en Nouvelle-France. Comme les Européens s’étaient engoués des élégants hauts-de-forme fabriqués en feutre issu de la fourrure de castor, le commerce des fourrures prospéra et les mécanismes nécessaires pour soutenir cet essor se firent plus complexes. Les engagés, les «voyageurs», devinrent les rouages humblement payés d’une machine commerciale compliquée. La plupart des jeunes aventuriers de Trois-Rivières et d’ailleurs s’engageaient par contrat et devaient peiner dix-huit heures par jour, dans les conditions les plus difficiles, pour acheminer les provisions au-delà du Bouclier canadien, au cœur du continent nord-américain, et en rapporter les précieuses fourrures jusqu’à Montréal. Au Canada, le voyageur fait toujours partie de la légende. Fort, exubérant, provocant, rempli d’un amour-propre chatouilleux et de bravade, il était le moteur de l’industrie de la fourrure, dont le centre d’opération était Montréal.
La première fois que Jean-Baptiste Lagimodière partit pour l’ouest, en 1799, à l’âge de vingt et un ans, il le fit probablement comme voyageur pour la Compagnie du Nord-Ouest et il avait sans doute signé un contrat standard de trois ans.
Lagimodière entrait dans le métier à un moment où le commerce de la fourrure, articulé sur le Saint-Laurent, était en proie à la violence et au chaos. L’aristocratie des négociants de Montréal s’était engagée dans une compétition féroce qui n’écartait ni le vol, ni le meurtre, pas plus que la distribution d’alcool aux trappeurs indiens. Toutefois, grâce à cette concurrence acharnée, on avait besoin de plus de travailleurs et les salaires étaient plus élevés. Jean-Baptiste Lagimodière est parmi ceux qui en profitèrent.

Thèmes et genres
ISBN 978-2-8903-7895-7
Date de parution 1997-05-05
Nombre de pages 500 p.
Dimensions 15,3 cm x 23,0 cm

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