Résumé
Céline Dion vit-elle un conte de fées ? Qui est véritablement René Angélil, l’homme d’affaires, son gérant et mari ? Comment se sont-ils rencontrés ? Quels liens unissent la vedette à sa famille ? Pendant que nous applaudissons l’incroyable succès de cette artiste, pendant que tous admirent son courage, sa force et son talent, le phénomène Céline Dion fascine les gens du monde entier.
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de vingt ans. Il est un passionné des biographies. Il a suivi ici les traces d’une femme au destin exceptionnel. L’auteur, qui a aussi été enseignant à l’école de Céline, raconte la fulgurante ascension, depuis son enfance jusqu’à ce jour, de cette petite fille de Charlemagne devenue la mégastar que l’on connaît.
Cet ouvrage est le résultat de nombreux mois de recherches, d’entrevues et d’enquêtes. Jean Beaunoyer a voulu aller au-delà du mythe, de l’histoire officielle et raconter Céline Dion sans contrainte : «Parce qu’il est possible d’aimer et d’apprécier Céline en toute liberté.»
Un portrait séduisant, des révélations inédites sur sa famille, son gérant, et l’histoire envoûtante de l’évolution de sa carrière, voilà ce que propose cette première biographie québécoise non contrôlée et non censurée de Céline Dion.
Jean Beaunoyer
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs...
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs la très belle biographie...
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs la très belle biographie d’Alys Robi dont on a tiré une...
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs la très belle biographie d’Alys Robi dont on a tiré une minisérie à succès, un grand reportage sur les Villeneuve, père et fils, coureurs automobile, ainsi qu’une biographie non autorisée de Céline Dion. Il s’intéresse cette fois à une grande entreprise...
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs la très belle biographie d’Alys Robi dont on a tiré une minisérie à succès, un grand reportage sur les Villeneuve, père et fils, coureurs automobile, ainsi qu’une biographie non autorisée de Céline...
Jean Beaunoyer est journaliste à La Presse depuis plus de 20 ans. Il est un passionné des biographies. On lui doit d’ailleurs la très belle biographie d’Alys Robi dont on a tiré une minisérie à succès, un grand reportage sur les Villeneuve, père et fils, coureurs automobile, ainsi qu’une biographie non autorisée de Céline Dion. Il s’intéresse cette fois à une grande entreprise...
«Parce qu’il est possible d’aimer
et d’apprécier Céline Dion en toute liberté.»
Jean Beaunoyer
Chapitre 1
À l’école de Céline
J’ai vécu les jours les plus heureux de ma vie à Charlemagne. C’est dans cette petite ville de la banlieue est de Montréal, à l’école Saint-Jude, que je décrochai mon premier poste d’enseignant. Fraîchement diplômé de l’université, j’entreprenais ma carrière dans une ville de six mille habitants qui me semblait située hors du temps. À la fin des années 70, Charlemagne représentait en quelque sorte le retour à la terre dont je rêvais comme bien d’autres de ma génération après le grand libéralisme de la décennie précédente.
L’école Saint-Jude, qui abritait trois ou quatre cents élèves tout au plus, était dirigée par un principal bon comme du pain de campagne. J’enseignais en première année du secondaire à des élèves dociles, attentifs. J’étais bien loin de la mauvaise expérience que j’avais connue comme stagiaire peu de temps auparavant à Montréal. L’atmosphère détendue et agréable de Saint-Jude me confortait dans mon choix de carrière.
Dans le petit monde paisible de Charlemagne, la vie de famille prenait beaucoup d’importance. Il faut dire que les restaurants et les centres commerciaux étaient fort peu nombreux et cette rareté limitait les occasions de sortir. La plupart des événements, heureux comme malheureux, étaient célébrés en famille.
Une activité toutefois semblait rallier tous les habitants: les abondantes manifestations «country». À la moindre occasion, on remplaçait la cravate par un «bolo», ce cordon de cuir serré autour du col comme en portent les cow-boys modernes des États-Unis. Puis on envahissait le bar le plus populaire de l’endroit, nommé avec un semblant d’originalité «Le Bar de l’o», qui donnait évidemment sur la rivière L’Assomption, pour entendre de la musique country. Il n’était pas rare non plus de voir des gens fréquenter les centres équestres, à Mascouche ou à Saint-Paul-l’Ermite, des localités qui offraient de grands espaces pour vivre la liberté des cow-boys du dimanche.
À la salle des profs de la petite école toutefois, on trouvait très peu de cow-boys mais des confrères avec lesquels je nouai de solides amitiés. D’abord l’Italien Raphaello, qui enseignait la chimie, et Suzanne, en début de carrière comme moi, qui enseignait le dessin. Et puis Lucille, la doyenne du groupe, qui avait survécu à toutes les nouvelles méthodes pédagogiques et à toutes les directions administratives. Il y avait aussi Diane Senécal qui enseignait au niveau primaire de notre école.
Diane Senécal était l’incarnation même d’une réelle vocation d’enseignante. Rien ne lui échappait. Elle était attentive à chacun. Parmi ses élèves, elle avait remarqué la petite Céline qui se tenait à l’écart et ne partageait pas les jeux de ses camarades. Diane avait déjà enseigné à Ghislaine et à Paul Dion, mais Céline, la cadette de cette famille de quatorze enfants, lui paraissait bien différente de ses frères et sœurs.
À dix ans, Céline chante dans les cabarets durant les fins de semaine et elle y impressionne les habitués. En classe, cette enfant chétive au physique ingrat, à la démarche gauche, qui rêve d’une carrière, est loin d’attirer la sympathie. Jalousie? Indifférence? Envie? Ses camarades s’en moquent avec beaucoup de méchanceté parfois. Céline ne réplique jamais. Elle se contente de rager intérieurement et elle laisse grandir son rêve, insensé pour les autres mais incontournable pour elle: devenir une grande vedette de la chanson comme son idole, Ginette Reno. Cette attitude l’amène à délaisser peu à peu ses amis et à concentrer ses activités à l’intérieur du cercle familial.
Diane Senécal avait confié à la jeune Céline la tâche de laver les tableaux après la classe, un privilège susceptible de les rapprocher. Un jour, elle entendit Céline chanter en essuyant le grand tableau, et l’institutrice comprit qu’elle avait su établir un lien de confiance avec cette enfant mystérieuse.
«Je voudrais te faire entendre le disque de mon frère, Michel. Son nom d’artiste, c’est Saint-Clair. Michel Saint-Clair. Un jour, moi aussi, je ferai un disque», confia Céline à son professeur.
Celle-ci regarda le visage tout illuminé de son élève. Elle lui sourit avec douceur et pensa qu’il valait mieux la laisser à ses illusions. Céline lui paraissait sans défense, rêveuse, inoffensive et beaucoup trop isolée.
Diane Senécal discutait parfois du cas de Céline avec les autres professeurs. Elle voulait aider, non pas la chanteuse mais l’étudiante qui n’avait pas obtenu les notes nécessaires pour s’inscrire à la première année du secondaire. À son grand découragement, elle découvrit que la jeune fille non seulement ne manifestait aucun intérêt pour les études, elle semblait même n’en éprouver aucun regret! Elle était complètement obnubilée par la musique et quand ma consœur voulut l’entretenir de son faible rendement scolaire, Céline, radieuse comme elle ne l’avait jamais été, lui annonça: «Ça y est! J’ai fait mon premier tape et je vais devenir une grande chanteuse. Tu verras!»